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Cycle électoral : décryptage

ÉLECTIONS MUNICIPALES EN 2020 : QUEL IMPACT SUR L’INVESTISSEMENT LOCAL ?


Le cycle électoral : qu’est-ce-que c’est ?

A l’approche des élections municipales, on assiste en règle générale à une forte accélération des investissements des communes et intercommunalités. Il s’agit en effet d’achever les programmes annoncés pendant la mandature avant la prochaine élection. En revanche, l’année de l’élection et surtout la suivante voient en général l’investissement reculer, le temps pour les équipes municipales de préparer les nouveaux projets de leur commune
Si l’on observe les 6 derniers mandats municipaux, ce phénomène est très net en termes d’impact sur l’activité des travaux publics auprès des collectivités puisque celle-ci progresse en moyenne de 9% en année pré-électorale avant de ralentir légèrement l’année de l’élection avant une baisse un peu plus forte en année post –électorale.

Est-ce que ça marche à tous les coups ?

Et bien non ! ces observations sont des moyennes mais on a assisté dans le passé à des variations d’ampleur très inégale voire à des tendances inverses. En effet ce cycle naturel de l’investissement municipal peut être modifié par des facteurs extérieurs d’ordre économique, financier ou organisationnel.
Quelques exemples : dans les années 80, avec la décentralisation, les investissements locaux ont connu une forte montée en puissance qui a gommé l’effet récessif des cycles. En 2001 également, les collectivités avaient soutenu leurs investissements en TP malgré l’année électorale. A l’inverse, en 2014, le cycle municipal a été très largement amplifié par des contraintes financières fortes qui ont pesé sur les collectivités, on se rappelle que la baisses des dotations de l’Etat ont démarré en cette année 2014. La réforme territoriale, la loi NOTRe de 2015 modifiant de nombreuses compétences, s’y est superposée. A cela s’est ajouté un très fort renouvellement des équipes municipales. Résultat : l’activité des TP a enregistré une chute historique lors de ce cycle, -13% en 2014 et -10% en 2015 sur la clientèle des collectivités territoriales.

Alors pour 2020, que va-t-il se passer ?

Pour 2020, y a des facteurs encourageants même s’il y a bien sûr encore beaucoup d’inconnues (renouvellement des équipes municipales, réforme de la fiscalité locale annoncée…). Bien sûr, nous n’échapperons pas à un coup de frein sur l’activité au moment des élections mais on a vu que celui-ci peut être atténué ou au contraire amplifié par de multiples facteurs. Aujourd’hui les fondamentaux financiers des collectivités sont très sains : leur épargne brute a retrouvé des niveaux élevés, elles disposent d’une trésorerie abondante et sont peu endettées. Les voyants budgétaires des collectivités sont donc au vert. A côté de ça, les besoins existent dans les territoires : jamais la demande en termes de mobilité, de numérique ou de transition écologique n’a été aussi clairement exprimés par des populations sur de nombreux territoires qui se sentent délaissés. Le sous-investissement du mandat actuel (on est près de 15% inférieur au mandat précédent) se voit désormais, en particulier en matière d’entretien de nombreuses infrastructures, que ce soit la voirie ou les canalisations par exemple.
La réponse passe par de nouveaux investissements dans les territoires : les élus et candidats aux élections, qui sont au plus proche du terrain et du quotidien le savent… La clé de 2020, ce sera donc le volontarisme des futur élus et leur capacité à lancer de nouveaux projets très rapidement et à soutenir l’investissement dès l’année des élections. C’est indispensable car il y aujourd’hui urgence à revitaliser de nombreux territoires !
 

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